On pense parfois que pour apprendre à bien jouer une oeuvre musicale, il suffit de déchiffrer un texte lentement, puis de le rejouer une seconde fois, puis encore une troisième fois, une quatrième fois etc…etc…pour assimiler peu à peu, au fur et à mesure de la lecture et sans grand effort, les doigtés, les déplacements, les phrasés, et tout ce qui concerne les difficultés de la technique pianistique.
La réalité prouve que ce n’est pas toujours aussi facile que cela.
IL y a bien sûr des exceptions, particulièrement chez certains grands virtuoses d’aujourd’hui, ou tels que l’étaient par exemple Arthur RUBINSTEIN, Glenn GOULD, ou encore Siatoslav RICHTER qui assimilaient les oeuvres avec une facilité et une rapidité confondantes.
Mais voilà, pour la plus grande majorité des apprentis pianistes, nous sommes là dans le rêve le plus absolu, car les choses ne se passent pas ainsi. Nous nous adressons en effet, à l’ensemble de ceux qui doivent « travailler » pour parvenir à un résultat technique et musical.
Il s’agit bien là en effet, de travail pianistique, contrairement à ce que pensent certaines personnes dans le public, parce que le don tout seul ne suffit pas!
Bien évidemment, la méthode absolue n’existe pas, mais il y a une manière de s’y prendre qui facilite de beaucoup la peine que l’on doit se donner pour parvenir à un beau résultat technique et musical.
Voici, à notre sens, quelques règles indispensables à respecter:
– Il est important de trouver au départ, des doigtés logiques qui nous conviennent, les suivre, et surtout ne jamais faire confiance aveuglément à ceux proposés dans telle ou telle édition même estampillée « urtext », qu’elle soit française ou étrangère.
– On doit travailler par séquences, par phrases musicales, voire par mesures quand cela est nécessaire.
– Il est indispensable, contrairement à ce qu’affirment certains pédagogues, d’assimiler les passages difficiles d’abord mains séparées, pour travailler par exemple, une polyphonie, résoudre une formule difficile de double croches, affiner un dosage sonore, assimiler un déplacement délicat etc…
A ce propos et pour finir de vous convaincre, on peut observer qu’un grand chef d’orchestre ne fait jamais travailler ses musiciens systématiquement tous ensemble; il fait du travail de détail par pupitres, voire il écoute un seul musicien à la fois! Il en va de même pour nous les pianistes, dont le jeu d’une main représente souvent à elle seule, le travail de deux pupitres!
– Savoir, en outre, diviser le travail d’une oeuvre en plusieurs parties, ne jamais commencer systématiquement par le début.
– Dire le nom des notes d’une partie mélodique à voix intelligible, tout en jouant l’ensemble, puis compter les temps sans chanter, même si cela paraît scolaire.
– Ne pas attendre la dernière semaine avant un examen ou une audition pour faire le travail de mémoire.
– Prendre son temps pour assimiler et imaginer, tant que faire se peut, passage après passage, en lisant d’abord sans jouer la partition mais en s’efforçant de visualiser le déplacement des mains et les doigtés, pour éviter le rabâchage.
– Vérifier les positions corporelles adéquates, mains, buste etc…au cours de l’exécution. S’arrêter si nécessaire.
– Vérifier également la détente corporelle, ainsi que la respiration et le contrôle de l’appui.
– Enfin se mettre à l’écoute de ce que l’on joue, pour affiner les dosages sonores, utiliser un rubato adéquat, respecter la régularité du tempo et jouer le plus musicalement possible.
Ces quelques conseils nous paraissent en effet essentiels, pour bien conduire l’apprentissage d’une oeuvre.
N.B. Il existe, bien entendu d’autres facteurs ou astuces d’apprentissage que nous ne pouvons aborder ici, mais que l’on met en pratique dans le suivi des cours, et qui facilitent encore ce travail d’assimilation.
Mes enseignements musicaux
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