LA PÉDAGOGIE
Il y a deux aspects à prendre en considération dans la créativité musicale.
1. L’initiation à cette créativité passe d’une part par l’apprentissage de l’écriture, c’est-à-dire par l’apprentissage des règles mélodiques et harmoniques couramment employées et développées au cours de l’histoire de la musique depuis plusieurs générations.
Néanmoins, ces règles parfois strictes quand il s’agit d’harmonie classique peuvent être simplifiées et nuancées en pratiquant sur le clavier un apprentissage plus direct appelé « harmonie au clavier », de manière à ne pas créer de fossé entre l’apprentissage d’un instrument et celui de l’écriture ou de l’improvisation.
C’est pourquoi nous l’avons précisé et expliqué avec méthode dans la rubrique « cours d’harmonie » pour découvrir plus en détails la logique de notre enseignement tel que nous le pratiquons.
L’étude de l’harmonie n’empêche pas le développement de la créativité.
Il ne faut pas penser que l’inspiration suffit et que le reste n’est qu’une affaire de technique.
Le don de créativité peut exister chez nombre d’individus de manière plus ou moins développé, mais le développement de ce don passe en général par la connaissance d’une technique aussi bien pour la mélodie que pour l’harmonie.
Il y a cependant, comme toujours, des exceptions.
2. L’initiation à la créativité passe d’autre part par le développement mélodique spontané donc par la mise en situation pratique et directe de l’improvisation précisément sans utiliser au début d’harmonie.
Cela pourrait paraître, de prime abord, en contradiction avec ce que je viens d’énoncer dans le précédent paragraphe, mais en réalité les deux pratiques se complètent. Développer un petit thème spontanément est un exercice très intéressant qui permet de se concentrer dans ce cas sur l’aspect mélodique d’une création qui reste essentiel dans toute composition par delà la qualité de l’harmonie qu’on y rencontre et qui force l’imagination à travailler dans ce sens.
L’inspiration reste un mystère même pour ceux qui ont l’habitude de créer, que ce soit en musique, en littérature, en peinture ou en architecture.
Certains créateurs, comme le pensait Tchaïkovski ce grand compositeur russe, affirmait que l’inspiration venait à lui grâce au travail journalier et assidu qu’il pratiquait par l’écriture, quitte à mettre au panier nombre de feuilles jugées inintéressantes ; d’autres comme Moussorgski cet autre grand compositeur russe attendaient le moment de ressentir un éclair, une intuition pour se mettre au travail.
Michel Legrand compositeur très connu de musiques de film et de jazz quant à lui improvise sur son piano et soudain ressent qu’un début de mélodie ou d’harmonie lui paraît digne d’être noté pour en faire un début de composition.
A vrai dire, il n’y a aucune règle car l’inspiration peut venir aussi dans d’autres circonstances, au cours d’un voyage en train par exemple, comme George Gershwin qui eut l’idée de sa future et très connue « Rhapsodie in Blue » dans ces conditions.
Cela peut aussi venir au cours d’une promenade en forêt ou encore avant de s’endormir ! Je l’ai moi-même éprouvé en tant que compositeur de diverses manières.
Néanmoins le point commun à tous les créateurs est le fait qu’en se mobilisant sur ce phénomène, soit pour honorer une commande, soit parce qu’ils ont envie de composer une pièce spontanément, tous ressentent très bien de manière purement intuitive, ce moment si particulier où leur vient une idée qui leur paraît digne d’intérêt et qui représente toujours le point de départ d’une création.
LA COMPOSITION
Il n’y a pas de vraie composition sans inspiration ni sans le travail d’écriture qui prend plusieurs années d’apprentissage par delà l’étude technique d’un instrument.
Il y a cependant plusieurs aspects de la composition qui ne demandent pas forcément tout à fait les mêmes connaissances théoriques. Citons diverses possibilités.
Un compositeur de chansons pourra se concentrer essentiellement sur l’apprentissage de l’harmonie et le développement de mélodies pour être capable d’écrire correctement une partition pour piano.
Un orchestrateur devra apprendre, en plus, les règles de base du contrepoint et de l’orchestration afin d’être capable de pouvoir transposer à l’orchestre une partition de piano.
A ce sujet, précisons que l’orchestrateur se base en général sur une partition de piano classique bien écrite, en respectant scrupuleusement l’harmonie et la polyphonie, tout en essayant de choisir avec discernement le timbre des divers instruments pour mettre en valeur cette composition à l’orchestre. A ce propos on connaît le génie de Maurice Ravel qui tout en étant le merveilleux compositeur de superbes pièces pour piano et pour orchestre, a très souvent orchestré ses propres créations après les avoir rédigées pour piano, mais aussi avoir orchestré d’autres partitions dont la plus célèbre est les « Tableaux d’une Exposition » de Modeste Moussorgski.
Un arrangeur qui tout en ayant, bien entendu, les qualités d’un orchestrateur, sera capable d’enrichir une composition relativement simple de chanson, écrite par exemple pour piano ou guitare, en modifiant partiellement l’harmonie et en réalisant ensuite un arrangement orchestral fait d’un judicieux contrepoint et d’une brillante instrumentation.
C’est souvent le cas pour des chanteurs plutôt connus qui ont les moyens de se payer un orchestre avec cordes, vents et percussions, avec un résultat en général extrêmement flatteur pour l’oreille.
On peut citer à ce propos l’exemple du chanteur américain Franck Sinatra mondialement connu, qui a toujours travaillé avec des arrangeurs de renom et dont les interprétations, outre sa voix unique, magnifiaient invariablement les belles chansons de certains collègues qu’il choisissait avec soin.
Enfin un véritable compositeur, qui en partant de ses propres créations qui peuvent être des pièces de virtuosité est capable d’écrire pour des formations les plus diverses, soit pour de la musique de chambre, soit pour un instrument soliste sous la forme d’un concerto, soit pour créer des pièces symphoniques, des opéras ou de la musique religieuse.
Ce fut le cas, depuis de nombreuses générations au travers de grands musiciens illustrant toute l’histoire de la musique baroque, classique, romantique, moderne et enfin contemporaine, c’est-à-dire celle écrite de nos jours.
En résumé, la grande composition demande toujours au jeune musicien de nombreuses années d’études à la fois solfégiques, instrumentales, harmoniques, contrapuntiques, d’orchestrations et d’histoire de la musique. Elle demande avant tout et obligatoirement d’avoir des dons de créateur.
Mes enseignements musicaux
– Cours particuliers de piano
– Cours particuliers de musique (Solfège, harmonie, créativité musicale)
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